L'affaire De La Josacine

Présentation de l'éditeur Le 11 juin 1994, la petite Emilie Tanay, 9 ans, décédait aux urgences de l?hôpital du Havre. Cinq jours plus tard, la Josacine, l?un des principaux sirops antibiotiques utilisé en pédiatrie, était retirée du marché. En plein vent de panique, il était annoncé que du cyanure, cause du décès de l?enfant, avait été retrouvé dans l?un des flacons qui lui avaient été prescrits pour une bronchite bénigne. Accident ? Acte de malveillance ? Crime ? Arrêté six semaines après le drame, le chef d?une petite entreprise, Jean-Marc Deperrois, était condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour « empoisonnement avec préméditation ». Emilie aurait été victime d?une méprise dans une affaire d?adultère. Pour étayer l?accusation, nulles preuves formelles, ni aveu, ni témoins, mais « une série de présomptions graves, concordantes et accablantes » : Jean-Marc Deperrois aurait empoisonné le médicament qu'il aurait cru destiné au mari de sa maîtresse - le couple qui avait, le jour du drame, la garde de l'enfant. Jean-Marc Deperrois, lui, depuis plus de huit ans, a toujours clamé son innocence. Son procès - qui n?était pas susceptible d?appel à l?époque - a divisé l?opinion, forgé les convictions ou nourri les doutes. Au moment du verdict, il s?effondre, tandis que le prétoire est soulevé par un cri de colère, de rage et d?amertume. En octobre 1998, son pourvoi en cassation est rejeté. La vérité judiciaire est scellée. A moins qu?un élément nouveau ne fasse rouvrir le dossier. Jean-Michel Dumay, chroniqueur judicaire au Monde, a couvert le procès. Il n?a jamais cessé d?être taraudé par le doute concernant la culpabilité de Deperrois. Il a poursuivi son enquête après le jugement, consultant les quelque 2000 cotes du dossier d?instruction. C?est ainsi qu?il a découvert une écoute téléphonique qui n?avait jamais été exploitée et qui révèle que la piste d'un accident domestique a peut-être été un peu vite écartée... Biographie de l'auteur Jean-Michel Dumay est journaliste au Monde depuis 1985. Il a été lauréat du prix Louis-Hachette (ex-prix Mumm) en 2001. Il est l'auteur, entre autres ouvrages, du Procès de Maurice Papon, chroniques (Fayard, 1998) et Affaire Josacine. Le poison du doute (Stock, 2003).