Langue De Bois : Décryptage Irrévérencieux Du Politiquement Correct Et Des Dessous De La Langue

Présentation de l'éditeur Si la langue de bois fourmille de ces trouvailles stéréo typées qui endorment l'attention plus qu'elles ne nourrissent un véritable échange, c'est bien parce qu'elle sert principalement à dissimuler la pensée et/ou à travestir la réalité, en mettant en scène une illusion savamment bâtie. «Vous pouvez me croire : je dis ce que je ferai, et je ferai ce que je dis.» Ah oui. vraiment ?... Faites tomber les masques ! Cet ouvrage explore avec un humour féroce tous les domaines dans lesquels se déploie avec délectation la langue de bois - politique, économie, éducation, sport, environnement, publicité, art... - avec force exemples fleuris et efficacement décryptés. Gilles Guilleron est professeur agrégé de lettres modernes et enseigne à l'université de Lorient. Il est également l'auteur du croustillant Petit livre des gros mots et de A la queue leu leu paru dans la même collection chez First. Extrait LA LANGUE DE BOIS, C'EST GRAVE DOCTEUR ? Comme nous sommes entre spécialistes (hum, hum, ça commence bien !), nous utiliserons l'expression «langue de bois» qui a fait florès, même si nous sommes bien conscients que la formule «discours de bois» serait plus pertinente dans la mesure où l'usage individuel de la langue produit le phénomène «langue de bois». Les mots et la syntaxe ne sont pas de bois, c'est la manière dont on les emploie et leur disposition qui peuvent l'être. Quand on s'interroge sur l'origine du langage verbal, assez vite on peut être tenté de donner sa langue au chat, tant la question est vertigineuse ! Mais le chat n'est pas la solution, car le brave animal a d'autres centres d'intérêt (certaines mauvaises langues prétendent même qu'il a d'autres chats à fouetter !). Philosophes, religieux, anthropologues, ethnologues, linguistes, toute une série d'experts en «istes» et en «ogues» ont cherché et apporté des éléments de compréhension, sans jamais percer complètement le mystère de ce phénomène qui permet à l'humanité d'entrer en contact avec elle-même. Pour certains, les mots ont été donnés aux hommes par une puissance divine ; dans ce cas, c'est bien commode, il n'y a plus à se creuser la tête ! Pour d'autres, le langage verbal est le résultat d'un accord entre les hommes qui admettent l'arbitraire des mots (ils ne ressemblent pas à ce qu'ils désignent) et d'un consensus (tout le monde appelle un chat, un chat, un chien, un chien, je vous laisse continuer l'énumération) ; pour d'autres encore, des lois, des tabous, régissant les groupes humains (comme l'exogamie qui obligeait les jeunes hommes à quitter leur groupe originel pour aller trouver une compagne dans un autre groupe), ont imposé la nécessité de mettre du sens sur des sons pour entrer en contact. Enfin, lorsque l'on se tourne vers les mythes fondateurs, on rencontre celui, bien commode, de la tour de Babel qui décrit une humanité originelle parlant une langue unique, celle d'Adam et Ève, et occupée à construire une tour pour atteindre le ciel ; pour les punir d'une telle prétention, Dieu créa alors de multiples langues qui, sources d'incompréhension, empêchèrent les constructeurs de poursuivre leur projet. Dans cette perspective, le langage devient plus un obstacle qu'un lien ; d'ailleurs, plus près de nous, de multiples tentatives ont essayé de «recréer» une langue unique, sans jamais dépasser le stade de l'expérience (espéranto, volapük), même si Peyo et Franquin, les auteurs belges des Schtroumpfs, ont proposé un langage où le mot Schtroumpf peut remplacer tous les autres ; mais on voit bien les limites d'un tel «schtroumpf» ! Un mot de l'auteur Gilles Guilleron est professeur agrégé de lettres modernes et enseigne à l'université de Lorient. Il est également l'auteur du croustillant Petit livre des gros mots et de À la queue leu leu paru dans la même collection chez First. Biographie de l'auteur Gilles Guilleron est professeur agrégé de lettres modernes et enseigne à l'université de Lorient. Il est égalemen