Jean Poiret, Michel Serrault : La Cage Aux Rôles

Présentation de l'éditeur «Entre Poiret et Serrault, subtile était la répartition des rôles et des personnages. Sur la scène des cabarets, Poiret incarnait le jeune homme aimable, fin, élégant et sûr de lui, prêt à toutes les galanteries. Serrault, lui, personnifiait à merveille la contradiction, c'est-à-dire un piètre bonhomme, rabat-joie, servile et soupçonneux. Leur force résidait dans le seul fait que l'un pouvait mordre habilement dans le jeu de l'autre. Aux yeux de Serrault, leur fructueuse rencontre et leur longue association ressembleraient à un authentique coup de foudre : \"Jean me faisait rire. Par chance, je le faisais rire aussi ! \" Poiret, lui non plus, ne cache pas qu'il a eu un véritable choc à l'approche de Serrault. Un peu comme avec une femme que l'on recherche depuis de longues années.» Du premier film avec Sacha Guitry au succès planétaire de La Cage aux folles, voici la drôle d'aventure d'un duo hors du commun, racontée sans fard pour la première fois. À travers une complicité indéfectible et le chemin parcouru par ces deux surdoués du rire, nous explorons quarante ans de l'histoire de la scène, du disque et du cinéma français, croisant entre autres Jacqueline Maillan, Pierre Mondy, Johnny Hallyday ou encore Jean-Pierre Mocky. Écrivain, journaliste et historien du cinéma, Jean-Jacques JELOT-BLANC a publié à ce jour une trentaine d'ouvrages, notamment les seules biographies de Fernandel, Bourvil et Louis de Funès autorisées par les familles. Natifd'Aubagne, il est aussi l'auteur d'un livre de référence sur Marcel Pagnol préfacé par Jacqueline Pagnol, la veuve du cinéaste académicien. Chef de la rubrique «Séries télévisées» d'un grand magazine de télévision, on lui doit plusieurs dictionnaires qui font autorité dans ce domaine. Il est l'auteur aux Editions Alphée de Bourvil - De Funès, leur Grande Vadrouille (2008). Extrait Les années jeunesse 1926 Fils unique de Georges, modeste ouvrier verrier, et de Anne-Marie, une aide-comptable, Jean Gustave Poiré voit le jour le 17 août dans le 14e arrondissement de Paris, rue de la Tombe-Issoire. Né Poiré, plus tard le garçon changera en Poiret son patronyme originel pour, dit-il, «se donner un nom d'acteur». Pour l'heure, il passe une enfance sans histoires. De sa chambre, il aperçoit la majestueuse église Saint-Dominique. Alors, dans les premières scènes auxquelles assiste le gamin, il y aura le parvis drapé de noir et blanc pour les enterrements. Tandis que tous ses camarades d'école rêvent d'être pompier, policier ou aviateur, lui fixe sa vocation première sur le curieux métier d'ordonnateur de pompes funèbres. Une activité dont, précise-t-il, «il apprécie particulièrement l'art noble du rituel et du cérémonial». Déjà, pour le jeune Poiret, les enterrements ne sont qu'une mise en scène. Le Châtelet n'est pas loin, à peine quelques stations de métro... 1928 Deux ans plus tard, ce 24 janvier en banlieue parisienne, à Brunoy, Seine-et-Oise, c'est au tour de son futur acolyte de voir le jour au sein d'une famille modeste dont le père exerce l'honorable profession de représentant de commerce. Michel Serrault n'a pas poussé un cri, tout au plus un petit toussotement dont nombre de ses futurs personnages de la scène puis de l'écran feront, comme on dit, leur fond de commerce. Chaque soir - déjà un signe du destin - son brave homme de paternel range ses valises de produits à vendre et va fréquenter les artistes : il est contrôleur du Théâtre de l'Ambigu-Comique, boulevard du Temple à Paris, transformé cette année-là en salle de cinéma. C'est qu'il faut bien nourrir la grande famille Serrault riche de quatre enfants, car Michel a une soeur et deux frères. Biographie de l'auteur Ecrivain, journaliste et historien du cinéma, Jean-Jacques Jelot-Blanc a publié à ce jour une trentaine d'ouvrages, notamment les seules biographies de Fernandel, Bourvil et Louis de Funès autorisées par les familles. Natif d'Aubagne, il est aussi l'auteur d'un livre d