Guillaume Le Conquérant (grands Romans)

Présentation de l'éditeur Parce qu'il est enfant de l'amour très ardent de Robert, duc de Normandie et de la douce, Ariette, fille d'un bourgeois de Falaise, le futur conquérant de l'Angleterre connaîtra tour à tour le bonheur des armes et des amours, jamais les deux ensemble. D'amour et de guerre, son destin sera tissé. À peine âgé de sept ans, il doit se cacher auprès de simples fermiers dans une campagne retirée pour fuir la violence des vassaux félons. Là, il s'éprendra d'une jeune Saxonne venue d'Angleterre, Edith au cou de cygne. Quand,\"à quatorze ans, Guillaume retourne au monde pour s'imposer aux barons, il perd Edith, mais à la cour du roi de France où il est venu quérir aide et assistance de son suzerain, il rencontre Guenièvre. Leur passion durera les trois ans durant lesquels le traître Guy de Bourgogne, enfermé dans Brionne, refuse de se rendre. Mais la raison d'État a ses devoirs, et la guerre, les siens. Le jeune duc de Normandie est promis à une noble destinée... Cette extraordinaire épopée guerrière et amoureuse est l'une des plus belles de la tradition médiévale. Il fallait tout le talent de conteur de Guy Rachet pour en faire un roman éblouissant. Les nombreux voyages qu'effectua Guy Racket, sa passion pour l'archéologie, l'orientèrent vers l'écriture. Auteur de nombreux ouvrages d'érudition (Dictionnaire de la civilisation égyptienne, Dictionnaire de la civilisation grecque...), il est surtout connu pour ses romans historiques : Massada : les guerriers de Dieu, Les Vergers d'Osiris, Vers le bel Occident et une série en cinq tomes intitulée Le Roman des pyramides. Extrait Par ce chaud jour de printemps finissant, va de par une forêt silencieuse en ce midi, une troupe de cavaliers. A leur tête chevauche Robert, le fils puîné du défunt duc de Normandie. A la mort du noble duc, l'aîné de la maison a été élu par les barons duc et protecteur de Normandie et Robert a reçu en apanage l'Hiémois, aux vertes collines. Or Robert chevauche vers Falaise avec toute sa mesnie car son jeune coeur est gonflé de colère. Depuis longtemps déjà il avait ouï dire à la cour de son père que des bourgeois de Falaise, qui tous sont de la corporation des pelletiers, braconnent dans les domaines ducaux, sans prendre souci du droit seigneurial; ainsi dépeuplent-ils les forêts de leurs bêtes à fourrure afin d'alimenter leur commerce. Maintenant qu'il tient en fief ces forêts, il a hâte de se rendre à Falaise afin de châtier ces marchands dont l'audace et l'impudence sont si longtemps demeurées impunies de par négligence et grande débonnaireté du défunt duc. Cependant vaste est la forêt et dense est la plante des arbres. Robert qui tient sur son poing son gerfaut au regard aigu, suivi de ses chiens à la course rapide, a couru un grand cerf sans parvenir à le forcer, et voici qu'il s'est égaré avec quelques-uns de ses valets. En vain recherche-t-il le chemin dont il s'est imprudemment éloigné lorsqu'en une clairière il voit un homme au plus fort de son âge qui cependant va seul et à pied, tenant en sa main le bourdon du pèlerin. - Vavasseur, fait sire Robert en retenant son palefroi, êtes-vous de ce pays et en quel lieu vous rendez-vous, l'escarcelle au côté ? Le voyageur s'est arrêté : il lève son regard vers le jeune comte : - Beau sire, dit-il, si vous voulez savoir quelle route je veux suivre, sachez que c'est celle de Compostelle, car je désire y prier mon seigneur saint Jacques, afin que mon âme soit sauvée du feu de l'enfer, car j'ai failli. - En quoi, sire, avez-vous failli, car je crois voir sur votre front une belle sérénité que pourraient envier bien de saints prud'hommes. - Cette sérénité est pour moi chose nouvelle, fait le pèlerin. Je ne veux vous celer la raison pour laquelle je me rends outre-Pyrénées car il convient que tous ceux qui m'oient sachent comment le Seigneur Christ, qui pour nous périt sur la croix, a porté sa lumière en mon âme. - Je veux bien vous entendre, sire, mais je vous prie d'être bref, car